Le secteur de la voyance est en pleine expansion, avec une demande croissante pour des consultations et la nécessité d’établir un cadre légal et des pratiques pour réguler les tarifs. Quelles sont les dispositions légales en vigueur et les pratiques courantes concernant la tarification des consultations de voyance ? Cet article fait le point sur cette question.
Le cadre légal en matière de tarification des consultations de voyance
En France, il n’existe pas de législation spécifique encadrant les tarifs des consultations de voyance. Toutefois, certains principes généraux du droit s’appliquent à cette activité, comme le respect du consentement éclairé du client ou l’interdiction d’exercer une pression commerciale.
Ainsi, selon l’article L121-17 du Code de la consommation, tout professionnel doit communiquer au consommateur par écrit ou sur un autre support durable, avant la conclusion d’un contrat à distance ou hors établissement, les informations précontractuelles suivantes :
- l’identité du professionnel
- les caractéristiques essentielles du service
- le prix total du service ou le mode de calcul du prix
- la durée minimale du contrat lorsque celui-ci porte sur la fourniture continue ou périodique d’un bien ou d’un service.
Cette obligation d’information précontractuelle s’applique également aux consultations de voyance, que celles-ci soient réalisées en face à face, par téléphone ou via Internet.
Les pratiques tarifaires dans le secteur de la voyance
En l’absence d’une régulation spécifique des tarifs des consultations de voyance, les praticiens sont libres de fixer leurs prix. On observe une grande variété de tarifs dans ce secteur, allant de quelques euros la minute pour une consultation téléphonique à plusieurs centaines d’euros pour une consultation en cabinet.
Cependant, certaines pratiques tarifaires peuvent être considérées comme abusives et faire l’objet de sanctions. Par exemple, un voyant qui facturerait des prestations non fournies ou qui imposerait des tarifs exorbitants à ses clients pourrait être poursuivi sur le fondement du délit d’escroquerie, prévu par l’article 313-1 du Code pénal.
De plus, selon l’article L121-20-3 du Code de la consommation, le consommateur dispose d’un délai de rétractation de 14 jours pour se désengager d’un contrat conclu à distance ou hors établissement. Ce droit s’applique également aux consultations de voyance, sauf si le client a expressément renoncé à son droit de rétractation avant l’exécution complète du service. Toutefois, cette renonciation ne peut être valable que si le professionnel informe clairement et préalablement le consommateur du caractère irrévocable de sa renonciation.
Les associations professionnelles et les codes de déontologie
Face à la diversité des tarifs et des prestations proposées dans le secteur de la voyance, certaines associations professionnelles ont élaboré des codes de déontologie afin d’établir des normes éthiques pour leurs membres. Ces codes peuvent notamment comporter des dispositions relatives à la transparence des tarifs et à l’information du client.
Ainsi, l’Institut National des Arts Divinatoires (INAD) a mis en place un code de déontologie qui prévoit que ses adhérents s’engagent à respecter des principes tels que l’information claire et précise du client sur les tarifs pratiqués ou l’interdiction de la publicité mensongère. Bien que ces codes n’aient pas force de loi, leur respect par les praticiens peut contribuer à établir une relation de confiance entre le voyant et son client.
Conclusion
En conclusion, si le secteur de la voyance ne fait pas l’objet d’une régulation spécifique en matière de tarification, les consultations sont néanmoins soumises à un ensemble de règles légales et déontologiques visant à protéger le consommateur. Il appartient donc aux voyants et aux clients d’être vigilants quant au respect de ces dispositions pour assurer une pratique saine et éthique de cette activité.